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PASCAL
14/08/2007, 10h37
INTRODUCTION : Les rêves se produisent essentiellement au cours d'une phase spécifique du sommeil dite paradoxale. Le phénomène du rêve se différencie des phénomènes délirants ou hallucinatoires pathologiques du fait qu'il ne peut justement survenir que pendant le sommeil.

SOMMEIL PARADOXAL : Ce sommeil tient son nom du paradoxe suivant : l'activité nerveuse est proche de celle de l'état de veille alors que le sujet est profondément endormi. Il correspond à environ un quart du temps de sommeil total chez l’adulte et au double chez le nouveau-né, ce qui s'explique par le manque de maturité du système nerveux à la naissance.

«…Les rêves font partie d’une frange de la réalité qui, elle,
est appréhendée aujourd’hui comme existante.»

REVE ET SOMMEIL PARADOXAL : Le rêve est un phénomène difficile à définir parce qu'il n'est accessible qu'au travers du récit des personnes interrogées. Nous devons les premières tentatives d'interprétation rationnelle des rêves à Freud, pour qui le moteur principal de ces derniers est la sexualité, alors que pour Jung ils peuvent tout aussi bien trouver leur origine dans l'inconscient collectif. L'interprétation des rêves, telle que Freud l'a conçue au début du 20ème siècle, va bien au-delà d'un simple problème psychologique, car elle fournit des repères à la connaissance de l'esprit. Avec la psychanalyse, le rêve cesse d'être un simple phénomène marginal de la vie mentale : la compréhension de ses mécanismes bouleverse la représentation, qui avait cours jusqu'alors, du fonctionnement et de la nature de la pensée. Avant Freud, le rêve était perçu comme l'antithèse de la raison. Le fondateur de la psychanalyse montre au contraire que le rêve est au cœur de la raison, qu'il est une des modalités de l'activité intellectuelle la plus sophistiquée. Son analyse, loin d'aboutir à quelque profondeur mystique, conduit la pensée humaine à reconnaître son essence même dans cette activité psychique inconsciente. Par un renversement total, la conscience apparaît dès lors comme un élément partiel de la pensée.

SCIENCE ET INTERPRETATION : Dans ce domaine, une double tradition existait. L'une, issue de l'Antiquité, qui cherchait dans le rêve un sens : le rêve constituait une sorte de clé des songes, chaque symbole du rêve possédait un sens clair. L'autre conception était propre au monde médical ; celui-ci y voyait une manifestation dénuée de signification, entraînée par des troubles corporels. La démarche freudienne dépasse cette opposition : elle va au-delà de l'incohérence apparente du rêve et vise à déchiffrer ses énigmes. «Le rêve est un rébus», dit Freud. Dans cette approche, le sens caché du rêve est le fruit d'une activité intellectuelle propre au sujet, qui obéit à un déterminisme aussi rigoureux que celui du corps. Freud, qui consigne sa découverte dans l'Interprétation des rêves (1900), tente de déchiffrer la langue inconnue du rêve en refusant de regarder celui-ci comme un objet inerte, lié à des causes extérieures.

SUPPORT ET SENS : L'un des principes d'interprétation qui distingue la psychanalyse de toutes les autres théories provient du fait qu'il est impossible d'analyser un rêve indépendamment des associations formulées ensuite par le rêveur. L'interprétation symbolique est donc irrémédiablement rétrogradée au rang de méthode auxiliaire. Cette approche conduit à deux thèses fondamentales : dans tout rêve, on peut découvrir par analyse, sous le contenu manifeste, un contenu latent, lequel révèle en fin de compte l'accomplissement d'un désir.

CENSURE : Le rêve exprime un conflit par interactions de trois forces, ou instances :
- l'inconscient – réserve de forces pulsionnelles – point de départ de tout rêve.
- le préconscient – lieu de la censure – voie d'accès obligée pour toute représentation d'un désir orienté vers l'extrémité du système psychique, c'est-à-dire vers la réalisation motrice.
- la conscience – siège de la représentation et de la volonté – aboutissement du processus.

« Les rêves peuvent être prémonitoires. »

FONCTIONS : Les rêves contribuent à traiter l’information et à intégrer les événements du jour. Ils fournissent des indices, souvent sous forme de symboles, qui aident à résoudre les problèmes de la vie quotidienne, relations interpersonnelles, peurs, travail, émotions, maladies et bien d’autres encore. Ils peuvent nous aider aussi à réaliser nos désirs et à atteindre nos buts, si ce n’est matériellement, du moins sur le plan psychologique. Ils nous permettent de revoir des événements passés en établissant des parallèles avec le présent. Ils protègent notre sommeil en camouflant des stimuli, comme les anxiétés, qui autrement nous réveilleraient. Les rêves remplissent en outre des fonctions plus profondes. Ils ouvrent l’accès à des souvenirs refoulés ou oubliés, datant de l’enfance, de la période intra-utérine, voire de vies antérieures.

« Il peut s’agir d’expériences mystiques ou spirituelles… »

CLASSIFICATION : Les rêves peuvent être prémonitoires. Ils permettent alors de prédire l’avenir. Leur exactitude varie car le futur résulte apparemment d’une combinaison de probabilités et de tendances à caractère inévitable, et aussi parce que la capacité des individus d’interpréter leur rêve avec justesse est elle-même extrêmement variable. Beaucoup de gens de toutes cultures et de tous milieux font de ces sortes de rêves, et cependant ils sont souvent abasourdis quand ceux-ci deviennent réalité. Un autre type de rêves significatifs se caractérise par la communication avec une personne distante. Celle-ci est parfois vivante et éloignée géographiquement, ou bien la communication s’établit avec l’âme ou la conscience d’un défunt, parent ou ami intime par exemple. Le rêveur peut également entrer en contact avec un esprit angélique, un maître ou un guide spirituel. Les messages contenus dans ces rêves sont en général importants et saisissants. Il existe encore des rêves de «voyage» au cours desquels l’individu visite des endroits où il ne s’est jamais rendu physiquement. Les détails de ce qu’il voit peuvent être confirmés ensuite. Lorsqu’il se rend effectivement sur les lieux, même des mois ou des années après le rêve, il éprouve souvent des sentiments de déjà vu. Parfois le rêveur visite des régions ne semblant pas exister sur notre planète. Ces rêves sont peut-être autre chose que le produit de l’imagination nocturne. Il peut s’agir d’expériences mystiques ou spirituelles, permises par l’affaiblissement de l’ego ordinaire et des barrières cognitives durant le sommeil et le rêve. La connaissance et la sagesse acquises au cours des rêves de voyage peuvent transformer la vie.

« Selon la religion aborigène,
I'Histoire commença avec le Temps du Rêve… »

EXPLICATIONS de Marc de Smedt extraites de sa préface de «La pratique des arts divinatoires» co-écrit par Evelyn de Smedt, Vincent Bardet et Serge Bramly : « Avec les pressentiments et rêves prémonitoires, nous entrons dans un domaine plus subtil, que la science commence à explorer. On sait aujourd’hui que la télépathie existe, les perceptions extra sensorielles ont été prouvées ; l’être baigne dans une mer de vibrations invisibles, il ne perçoit que des apparences dont il ne sait si elles sont illusoires ou réelles. En tout cas, la prémonition, qu’elle soit nocturne ou diurne, est un phénomène établi : on ne la considère pas comme de la superstition car pour chacun les exemples abondent. Cela passe par une multitude de degrés intermédiaires, depuis le pressentiment simple que quelqu’un arrive sans que rien ne puisse le faire prévoir, la voix intérieure qui vous avertit d’un danger ou d’un malheur, et l’image de quelqu’un qui vous traverse la tête quelques instants avant de le rencontrer ou qu’il téléphone, jusqu’au pressentiment brutal de la mort d’un proche, intuition qui peut prendre bien des formes différentes. Ces états sont souvent fort diffus (l’appréhension) si ce n’est incompréhensibles (événements annonciateurs bizarres et troublants). Ils font partie d’une frange de la réalité qui, elle, est appréhendée aujourd’hui comme existante. »

CONCLUSION : Selon la religion aborigène, I'Histoire commença avec le Temps du Rêve, lorsque les esprits du monde invisible se matérialisèrent pour peupler la Terre, façonner les paysages et créer les plantes, les animaux et les hommes. Ceux-ci appartiennent donc à la nature (qui, en conséquence, ne peut leur appartenir), et chaque tribu, chaque groupe familial est intimement lié à un esprit protecteur, un lieu ou un événement mythique du Temps du Rêve. Gardiens, plutôt que possesseurs, des terres sacrées, les Aborigènes ne connaissent pas les luttes pour le pouvoir et au contraire partagent tout ce qu'ils possèdent. Pratiquant l'art rupestre bien avant les premiers Européens, ces chasseurs cueilleurs pacifiques à la vie sociale et spirituelle d'une étonnante richesse ont réussi à survivre depuis l'âge de pierre. D’ailleurs, il s’agit sans conteste de la plus ancienne culture du monde.

Rosa
20/08/2007, 11h26
Bonjour,
Je fais régulièrement des rêves prémonitoires qui se réalisent toujours, et c'est toujours pour annoncer un deuil, un accident ou un événement grâve. A quoi cela peut-il bien me servir ? Puis-je empêcher les choses d'arriver ? Je me culpabilise, à tort je sais, mais pourquoi moi ? Comment arrêter ça ? Quand j'en parle autour de moi, les gens ne comprennent pas. Bref, je vis ça très mal. Si quelqu'un peut m'aider...
Merci de me donner des conseils, ou le truc pour stopper tout ça, et que je retrouve un sommeil tranquille...
J'attends avec impatience vos réactions,
Bises à tous,
Rosa :o :confused: :)

Rosa
21/08/2007, 13h09
toc toc toc, y a quelqu'un ? snif :rolleyes:

J-P54
21/08/2007, 14h09
Bonjour Rosa,
Je ne suis pas spécialiste en matière de rêve prémonitoire, moi je fais des rêves normaux. Par contre, j'ai beaucoup d'intuition. Et je ressens qu'il n'est pas bon de vouloir "bloquer" les rêves prémonitoires. Je pense au contraire qu'il faut chercher à développer le processus pour en prendre le contrôle. Ensuite, les prémonitions pourront se produire dans la journée, et permettre de dormir profondément. Ceci dit, mon opinion en vaut une autre...
A tantôt,
J-P54

Jef
23/08/2007, 13h18
Je ne me souviens presque jamais de mes rêves. Et ils n'ont pratiquement aucun sens...

Existe-t-il un moyen de favoriser les rêves et leur interprétation ?

Yadlajoie
23/08/2007, 16h46
C'est une question de préparation mentale, d'autosuggestion, de volonté.

Juste avant de s'endormir, il faut se concentrer sur le fait de vouloir se souvenir de son (ses) rêve(s). Et le matin, en ouvrant les yeux, on doit s'interroger sur le contenu de son (ses) rêve(s). Quitte à noter quelques idées maîtresses, quelques mots clefs, afin de ne pas oublier aussi vite.

Il est même possible - faites-en l'expérience, le résultat est parfois surprenant - de programmer un rêve, j'entends par-là de choisir le thème de son rêve. Par exemple, vous souhaitez avoir des nouvelles d'un proche ou d'un parent disparu : pensez à lui, visualisez-le, parlez-lui par la pensée jusqu'à glisser tout doucement dans le sommeil. Si ça ne fonctionne pas du premier coup, répétez l'exercice autant de fois qu'il le faudra. Personnellement, ça marche après 2 ou 3 tentatives...

Voilà, faites de beaux rêves ! :)

vieillebranche
23/08/2007, 18h33
Moi je rève souvent, mais ils ne veule jamais rien dire. C'est juste mon imagination qui fait n'importe quoi quant je dore. Tant mieux si vous avez la chance de faire des rèves qui vous parle dans la langue des signes, profitez bien !

Yadlajoie
23/09/2007, 09h54
Dans les années soixante-dix, deux ethnologues américains découvrirent au fin fond de la forêt de Malaisie une tribu primitive, les Senoïs. Ceux-ci organisaient leur vie autour de leurs rêves. On les appelait d'ailleurs "le peuple des rêves".

Tous les matins au petit-déjeuner, autour du feu, chacun ne parlait que de ses rêves de la nuit. Si un Senoï avait rêvé avoir nui à quelqu'un, il devait offrir un cadeau à la personne lésée. S'il avait rêvé avoir été frappé par un membre de l'assistance, l'agresseur devait s'excuser et lui donner un présent pour se faire pardonner.

Chez les Senoïs, le monde onirique était plus riche d'enseignements que la vie réelle. Si un enfant disait avoir rencontré un tigre et s'être enfui, on l'obligeait à rêver à nouveau du félin la nuit suivante, à se battre avec lui et à le tuer. Les anciens lui expliquaient comment s'y prendre. Si l'enfant ne réussissait pas à venir à bout du tigre, toute la tribu le réprimandait.

Dans le système de valeurs senoï, si on rêvait de relations sexuelles, il fallait aller jusqu'à l'orgasme et remercier ensuite dans la réalité l'amante ou l'amant désiré par un cadeau. Face aux adversaires hostiles des cauchemars, il fallait vaincre puis réclamer un cadeau à l'ennemi afin de s'en faire un ami. Le rêve le plus convoité était celui de l'envol. Toute la communauté félicitait l'auteur d'un rêve plané. Pour un enfant, annoncer un premier essor était un baptême. On le couvrait de présents puis on lui expliquait comment voler en rêve jusqu'à des pays inconnus et en ramener des offrandes exotiques.

Les Senoïs séduisirent les ethnologues occidentaux. Leur société ignorait la violence et les maladies mentales. C'était une société sans stress et sans ambition de conquête guerrière. Le travail se résumait au strict minimum nécessaire à la survie. Les Senoïs disparurent quand la partie de la forêt où ils vivaient fut livrée au défrichement. Cependant, nous pouvons tous commencer à appliquer leur savoir.

Tout d'abord consigner chaque matin le rêve de la nuit, lui donner un titre, en préciser la date. Puis en parler avec son entourage, au petit-déjeuner par exemple. Aller plus loin encore en appliquant les règles de base de l'onironautique. Décider ainsi avant de s'endormir du choix de son rêve : faire pousser des montagnes, modifier la couleur du ciel, visiter des lieux exotiques, rencontrer les animaux de son choix.

Dans les rêves, chacun est omnipotent. Le premier test d'onironautique consiste à s'envoler. Etendre les bras, planer, piquer en vrille, remonter : tout est possible.

L'onironautique demande un apprentissage progressif. Les heures de "vol" apportent de l'assurance et de l'expression. Les enfants n'ont besoin que de cinq semaines pour pouvoir diriger leurs rêves. Chez les adultes, plusieurs mois sont parfois nécessaires.

Extrait de "L'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu" de Bernard WERBER